Le marché électronique reproduit le marché réel, car
il ne fait que relier des acteurs de ce monde réel. On a au minimum un
acheteur et un commerçant.
Dans le cas du paiement par carte, par chèque ou par virement, on
fait intervenir des intermédiaires financiers: des banques et des opérateurs
de carte, des systèmes de change et de compensation.
Dans le schéma le plus simple, l'acheteur et le commerçant ont
chacun leur banque et ces deux banques sont reliées par une chambre de
compensation. C'est le schéma du paiement par chèque ou par
virement.
Pour les cartes de crédit, le système est plus
complexe (ce qui explique également son coût). L'infrastructure
financière fait intervenir au moins 3 parties: banque de l'acheteur,
organismes « acquéreurs (Acquirers ) » et organismes de
cartes.
L'infrastructure informatisée qui relie banques, acquéreurs et réseaux de cartes est déjà en place à l'échelle mondiale. Internet n'introduit aucune innovation de ce coté là. L'innovation réside dans l'informatisation de la relation entre le commerçant, l'acheteur et l'univers financier en général. La relation entre la banque et ces clients est également affectée mais ce n'est pas notre propos.
Pour alléger l'étude, on se contentera d'un schéma simplifié
de l'univers financier qui recouvrera tous les modes de paiement bancaires. On
ignorera l'acquéreur, le réseau de carte, les chambres de
compensation, etc.
On imaginera donc pour la suite une scène
imaginaire à trois personnages: L'acheteur, le commerçant et le
banquier (qui figure l'ensemble des intermédiaires financiers).
Le mode de paiement par crédit englobe tous les systèmes où la fourniture du produit n'est pas conditionnée au transfert du montant. Le crédit est offert (façon de parler) soit par le commerçant, soit par la banque de l'acheteur, soit encore par un tiers.
Les cartes de crédit se présentent aujourd'hui comme le moyen de paiement privilégié sur Internet pour tous les commerces à distance. Elles sont les seules à offrir des garanties de paiement aux commerçants du monde entier.
Les géants américains Visa, MasterCard et American Express sont des références supranationales incontestées. Visa l'affirme sans ambage : « Visa est la carte de paiement la plus employée de part le monde… et ce qui se rapproche le plus d'une monnaie commune ».
Les cartes de crédit ne deviendront pourtant jamais un moyen de paiement universel. Les prélèvement qu'elle imposent (entre 2 et 5% de la transaction) ne sont endurés qu'en l'absence d'une alternative plus économique. Ce coût est justifié par l'absence de contrôle immédiat sur la situation bancaire du titulaire de la carte.
Les chèques sont d'un usage courant en Europe et au Japon, car une réglementation stricte en garantit le paiement. Inversement, les cartes de crédit n'y sont utilisées que pour les transactions internationales ou à distance.
Dans le cas du chèque Européen, la garantie est offerte au commerçant, non par l'organisme de gestion des cartes, mais par un groupement bancaire institutionnel. Cela revient finalement au même.
On ne mentionnera donc plus les chèques dans la suite, on parlera simplement « d'instructions de paiement », ce qui recouvre aussi bien la signature d'un chèque que la présentation d'une carte.
Le principe du réseau à valeur ajoutée est simple: On accède
à un serveur télématique payant au travers d'un certain réseau
et c'est l'opérateur de ce réseau qui d'un coté rémunère
l'opérateur du serveur, de l'autre facture l'usager.
Ce principe de
facturation existe pour le téléphone avec les numéros
payants (1-900 en Amérique du Nord), on le retrouve sur le réseau
télématique
Télétel français et
sur de nombreux babillards télématiques. Les grands avantages du
système sont:
Ce système est le seul a pouvoir offrir de façon réaliste une facturation à la durée.
Le mode de paiement en débit immédiat permet un paiement sans intermédiaire du compte de l'acheteur à celui du commerçant. C'est en fait un virement bancaire. On effectue également une opération de débit lors un retrait d'argent liquide. Cela peut se faire par Internet, si l'argent liquide en question tombe dans un porte-monnaie électronique.
Ce mode de paiement est le plus simple conceptuellement et le plus pertinent en
théorie. Pour faciliter ce type d'opération, une infrastructure
acceptant des cartes de débit se met en place dans de nombreux pays.
Cette évolution est lente, car le coût de mise en place des ces
systèmes est très élevé, car il faut installer des
terminaux, mais surtout réformer des systèmes d'information
bancaires, qui doivent dès lors répondre a un afflux de
transactions de toutes provenances, à servir immédiatement et sûrement.
La domination de ce mode de paiement est néanmoins inéluctable
car les coûts en question sont en diminution au fur et à mesure que
les guichets automatiques et les terminaux de point de vente se banalisent. Les
systèmes d'information ainsi mis en place par les banques seront aptes à
servir des paiements originaires d'Internet.
On constate naturellement que partout où les cartes de débit sont
d'un usage courant, les cartes de crédit sont inversement moins employées.
Cette évolution n'inquiète guère les organismes de
cartes de crédit, car ils sont déjà en mesure de proposer
eux aussi ce mode de paiement. Leur stature internationale leur assure par
ailleurs un rôle de relais entre les opérateurs nationaux.
La différence entre les modes crédit et débit se situe au niveau des services financiers induits. Du point de vue des transactions sur Internet, cela ne fait aucune différence. Dans la suite, on parlera simplement de « carte bancaire ».
Le porte-monnaie électronique vise comme son nom l'indique, à remplacer l'argent liquide dans la vie quotidienne des particuliers.
Le porte-monnaie en question est une mémoire portative, implantée sur une carte à puce, une carte PCMCIA, une disquette, ou tout ce qu'on pourra inventer… Cette mémoire, réputée inviolable, conserve le compte d'un argent fictif.
En fait d'argent, le porte-monnaie électronique peut également
contenir des jetons à usage unique comme dans le cas des cartes de téléphone.
À la différence cependant des cartes de téléphone
jetables, un porte-monnaie électronique digne de ce nom est rechargeable
indéfiniment. On « remplit » son porte-monnaie par une opération
de retrait bancaire ou bien il se remplit tout seul par un crédit
tournant. Le porte-monnaie électronique peut donc fonctionner, comme les
cartes, en mode débit ou en mode crédit.
L'argent électronique
peut également passer d'un porte-monnaie à un autre.
L'avantage de ce système est celui de l'argent liquide: Il ne nécessite pas d'autorisation de paiement, donc pas de transaction immédiate avec un système distant. Son moindre coût le rend intéressant pour des transactions de faible valeur. Il est idéal pour les distributeurs automatiques, le paiement du téléphone, les services Web à faible valeur ajoutée, les commerces de nuit.
Avec le porte-monnaie électronique, la transaction ne fait pas intervenir le banquier immédiatement. Celui-ci n'est sollicité qu'au moment où le commerçant souhaite convertir son argent fictif en argent réel.
C'est un procédé d'avenir, car son coût décroissant, le rendra rentable à moyen terme.
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